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Texte libre

9 août 2005 2 09 /08 /août /2005 22:00

On patiente toujours afin que Val soigne sa cheville...du coup voici les dernières mises à jour de la saison en ski !

 

26 avril : Etale par le couloir Combaz. Il y a des mythes qui se créent parfois sans vraiment savoir pourquoi et celui-là en fait parti ! Sur le papier, ça paraît pas très dur (5.1 E2) mais voilà il était un peu chargé d'histoire.

Petit flash-back un an auparavant vers la mi-avril : plusieurs jours de temps assez froid et perturbé laissent une belle couche de poudreuse jusqu'à 1500m. environ. Direction le couloir De profundis à l'Etale. Lui aussi était un mythe à ce moment là mais Yo l'avait skié le jour précédent...donc ce n'est pas sans une certaine "vengeance" que l'on décide d'aller lui rendre visite :) Les conditions sont moins optimales que la veille mais cela reste du bon ski...bon vous allez me dire quel rapport avec Le Combaz...et ben si pourtant puisque la journée est pour le coup bien courte avec juste ce petit couloir, on décide donc de monter jusqu'à la Blonnière...et là c'est la découverte de ce fameux couloir en vrai. Je l'avais maintes fois regardé sur le toponeige, mais là ,en vrai, ça nous laisse une sacrée impression. La vision de face nous paraît vraiment extrème et on n'imagine même pas un jour pouvoir le skier : pourtant quelle belle ligne !

Les mois passent, les pentes raides s'enchainent et ce qui paraissait inconcevable peu de temps avant devient un objectif à moyen terme. Ainsi en ce début de saison 2004/05, on repense à ce couloir Combaz. Yo, habitué du secteur va plusieurs fois en repérage voir le remplissage. Il devient rapidement l'objectif n°1 pour nous 3 durant la saison. Hélas, le vent du nord incessant ne permet pas un bon remplissage, on l'oublie donc un peu mais courant avril plusieurs chutes de neige plus humides et surtout moins ventées le remplissent convenablement. Du 23 au 25, une dernière couche semble laisser penser que l'affaire doit être jouable !

25 au soir, coup de fil à Yo : "le Combaz demain ça te dit ?" Et voilà l'affaire est bouclée, on y va. Départ assez tôt pour cause de gros redoux en journée et puis Yo bosse à 13h. Faudra pas trop traîner. On part peu avant le col des Aravis afin d'y accèder par la combe à Marion : pas de portage et la pente du retour est beauoup plus sympa.

Ca ne commence pas très bien puisque la neige est bien détrempée dans le bas et le regel très médiocre. On galère donc pas mal : 2 h pour le col c'est pas fulgurant comme horaire, c'est le moins que l'on puisse dire !

  L'objectif du jour vu avant notre passage.

Petite descente sympa puis repeautage afin de remonter le bas du couloir en peaux. Le bas n'est pas bien raide 40° environ mais sur la fin, on a quelques doutes sur la nivo : ça nous semble un peu plaqué en surface même si ce n'est pas bien épais. On remonte donc au milieu de la barre centrale par une petite goulotte très ludique puis c'est déjà le final qui est là. C'est vraiment exténuant à tracer surtout que la pente s'est franchement redressée (50° ?). On brasse beaucoup mais on a pour le coup moins de doute sur la nivo. Arrivés au col, on monte rapido jusqu'au sommet. Le coup d'oeil est vraiment sympa avec les brumes qui remontent le versant est.

  Ambiance au sommet.

C'est le moment de la descente , la facette sommitale est vite avalée...courte pause au col puis c'est le moment de s'élancer : ça ne nous paraît pas trop raide mais toujours aussi mythique pour l'instant :) Les premiers virages sont donc prudents mais la neige est bonne. On peut rapidement se lâcher...vient alors le "crux" une traversée gauche-droite dans la barre rocheuse centrale. La pente est bien raide et assez expo mais ça passe sans trop de difficulté skis aux pieds. C'est la délivrance, on skie la combe finale bien moins raide et plus du tout expo avec bonheur.

  L'entrée du couloir.

                                    Val dans la traversée.

                     

Quasiment du même endroit qu'à l'aller mais après notre passage !

Remontée afin de rejoindre la combe à Marion, dernier coup d'oeil sur l'objectif du jour dans le rétro, puis on laisse glisser les spatules jusqu'à la voiture. Quelle joie d'avoir réussi cette descente dans de bonnes conditions et sans déchaussage ; mais aussi, curieux sentiment qui fait passer le mythe en une descente comme une autre quand les conditions sont réunies...Yo réussira même à être au boulot à 13h03 trop fort ! Pour nous, p'tite douche suivie d'un p'tit resto en terrasse dans la Petite Venise d'Annecy.

Elle est pas belle la vie !

Participants : Yo, Val et Mick.

 Jeudi 28 : fin de trilogie des Bens. Pic du Frêne (5.2 E2), Grand Crozet (5.1 E2)

3 semaines après le Grand Charnier en traversée, l'envie de retourner dans ce magnifique vallon afin de skier les 2 dernières faces nord est trop forte. Malheureusement Val a repris le boulot (pas cool la semaine de 4 jours à l'école :), je motive donc Yo sans trop de difficultés pour aller y faire un tour. Départ à 2h15 de St Et (c'est pas humain ! :) et RDV à Allevard avec Yo. J'avais effectué un petit repérage voiture pour la piste rive droite et ça n'a pas été un luxe : la piste est archi défoncée et sa remontée va plus ressembler au Paris Dakar qu'à une route de campagne. Un seul moyen pour expérer arriver le plus haut possible ne jamais ralentir !

Peu avant 5h00 nous voilà donc à pied d'oeuvre 20mins avant la baraque Cohardin : la journée est annoncée très chaude, on ne va donc pas traîner ! Le verrou se passe selon la technique maintes fois rodée cette hiver du ski-sanglier mais sans trop de difficultés. La remontée dans ce vallon est vraiment de toute beauté et les 2 belles faces nord du pic du Frêne et du Gd Crozet sont bien visibles. C'est très sauvage !

  Faces nord du Frêne (g.) et du Crozet (d.)

Il n'est pas encore 8h00 et nous voilà d'attaque pour la partie finale : le passage pour franchir la barre est en neige ultra béton et bien raide puis la neige devient meilleure mais avec un peu de croûte en surface. On doit être un jour trop tard ,ça a déjà trop chauffé. Il va falloir être attentif pendant la descente aux changements de neige afin de ne pas se faire pièger.

Pause au sommet, le panorama est exceptionnel malgré l'altitude moyenne du sommet !

  Petit coup d'oeil sur Comberousse skiée quelques semaines auparavant.

C'est le moment de la descente : Yo part devant. Pas vraiment de difficulté mais il faut être prudent car c'est quand même bien expo en cas de chute. Court dérapage pour le passage raide dans la barre et c'en est déjà fini...

Une courte remontée bien chaude nous amène à la brêche qui permet de basculer en face nord du pic du Frêne. Longue pause casse-croûte, trois autres randonneurs ont suivi nos traces et se dirigent vers la brêche du Frêne.

  Pic du frêne vu de la brêche du Crozet.

On plonge enfin dans la face ,Yo part dans l'axe alors que je me décale sur la rive droite encore vierge et plus froide : bon choix les virages s'enchainent bien alors que Yo se trouve un peu en difficulté sur une neige dure et striée de traces. J'enchaine la descente puis attend un peu Yo...bien à l'aise dans la première descente, le départ l'a refroidi et il n'est plus trop en confiance...La neige devient par ailleurs franchement mauvaise : boules de coulées et goulottes ajoutent du piment à la descente.

  Yo dans le début de la face nord du Gd Crozet.

La suite est sans difficulté mais la neige est bien pourrie et part parfois en petites coulées sans conséquence sous nos spatules.

Retour à la voiture : le temps est toujours splendide et les trois faces nord encadrent ce magnifique vallon. Va falloir revenir pour faire l'enchainement la prochaine fois !!

   Les 3 faces nord du vallon du Bens.

Participants : Yo et Mick.

 

 

 Week end du 1er mai : direction les Ecrins, bien oubliés cette année. L'enchainement initialement prévu Burlan / Râteau tombe à l'eau pour cause d'isotherme excessivement haut et de petit coup de flemme ! Râteau, face SW (4.3 E2 sur le papier, E3/E4 ce jour là!)

On monte donc paisiblement au refuge de la Selle le samedi après-midi : c'est bien longuet depuis le bas mais bon, au moins, on a tout à loisir de regarder le paysage. Petite révision de moufflage le soir (c'est que ça s'oublie vite ces trucs là  !) puis on discute un peu de l'itinéraire avec le gardien. Visiblement ça n'a pas été skié cette année mais de visu ça a l'air de passer même si l'enneigement est bien faible.

  Râteau SW et têtes du Replat vus sous le refuge.

Le soir, c'est l'agitation au refuge pour cause d'avalanche sur le tracé de la Gaspar'in (orthographe ?) du lendemain. Le gardien nous incite à partir très tôt pour entamer la descente à 10h en raison de la canicule annoncée. On décale toutefois légèrement l'heure du lever et nous partons finalement avec ceux qui vont à la brêche du Râteau...

Le regel au dessus de 2600m. est bon malgré les températures agréables du matin. La montée se fait sans difficulté jusqu'au glacier, malgré la traversée d'enormes coulées en versant est. Le glacier est bien bouché. Puis, c'est l'attaque de la pente terminale. L'enneigement est faible ce qui oblige à une diagonale gauche droite bien expo au dessus de hautes barres ceinturant la face.

  La face SW au petit matin.

On chausse les crampons et remontons la face tranquillement : le regel est béton et la pente n'est pas du tout lisse dans le bas : ça va être assez sport pour la descente. On est maintenant au dessus de la barre, l'expo même à pied se fait sentir. La transformation  inachevée rend la trace fatiguante - on s'enfonce bien un peu à pied.

10h15 : arrivée au sommet. Le panorama est somptueux (un des plus beaux des Ecrins, à mon sens). L'altitude se fait bien un peu sentir ...

     Vue **** sur la Meije.

                                           Val patiente au sommet.

  Petit coup d'oeil vers le coeur du massif.

Le dégel annoncé se fait pourtant désirer : même la pente terminale plein est ne dégèle que très peu...on décide d'attendre en contemplant le paysage...voilà 1h30 que l'on poireaute et rien ou si peu ne se passe depuis que l'on est au sommet. On commence à en avoir marre d'attendre. On se lance dans la pente.Les premiers virages sont faciles : la pente est peu raide et la neige est un peu ramolie puis la pente s'accentue rapidement (40 puis 45°) et change d'orientation. Là où l'on enfonçait un peu tout à l'heure à pied devient une toute autre histoire à ski : l'accroche est excellente mais c'est béton. Concentration maximale à chaque virage sur cette pente fuyante au dessus de la barre. C'est à nouveau le moment de la traversée en sens inverse cette fois : la neige devient franchement mauvaise (pas de dégel et nombreuses boules de coulée) mais l'expo diminue fortement, on peut se relacher un peu.

  Val dans la pente.

La face est terminée ; ça n'a pas été du grand ski mais quelle ambiance, quelle concentration aussi. La neige est maintenant parfaitement transfo et on enchaîne en grands virages jusqu'au niveau du refuge environ...puis il faut se rendre à l'évidence, le soleil a fait son action et on a l'impression de faire du ski nautique maintenant !

  Vue d'ensemble.

Il n'y a plus qu'à se laisser glisser dans le vallon (ou en tout cas essayer :) ... un peu de portage plus tard et nous voilà à la voiture sous une canicule presque estivale !!

Participants : Val et Mick.

 

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